L’année 1917

 

Une fois de plus, au début de l’année, il faut faire des choix. Il faut analyser les opérations de l’année précédente pour en déduire des leçons.

Falkenhayn sera remplacé par Hindenburg et Ludendorff, ce qui fait penser aux allemands que Verdun ne se reproduira pas.

 

I.                    Des choix et des hommes

 

Désormais, le haut commandement allemand fera tout pour éviter de nouvelles offensives coûteuses en hommes. Il décida de construire une nouvelle ligne défensive, la ligne Hindenburg, quitte à perdre du terrain. Ce retrait se fait de février à Avril.

A l’est, il n’y aura plus d’opération d’importance. En effet la Russie ne constitue plus une puissance et une menace.

Mais les deux nouveaux chefs veulent mobiliser encore plus l’arrière en transformant l’économie pour la guerre.

Pour abattre l’Angleterre, il faut l’affamer. C’est le rôle des U-Bootes.

De leur côté, les alliés n’ont pas de plans similaires.

A l’est, Broussilov prépare une nouvelle offensive contre l’Autriche-Hongrie. A l’ouest, Nivelle remplace Joffre au commandement suprême. Il incarne l’espoir d‘une victoire décisive.

Lloyd George remplace Asquith au poste de premier ministre en Angleterre.  Ils est partisan de la guerre jusqu’au « KO » mais est contre Haig, qu’il juge responsable du bain de sang de 1916. Il prépare aussi un plan où l’Italie interviendrait au premier plan mais ces derniers jouent le rôle de « sacrifiés ».

Lloyd George se tourne alors vers Nivelle, qui voudrait une vaste offensive.

Nivelle prévoit une vaste offensive au Chemin des Dames, tandis que les britanniques attaqueraient dans le secteur d’Arras et prend le commandement des troupes  britanniques en France. Mais cette décision sera modifiée et il ne commandera que pendant l’offensive.

 

 

II.                 Les U-Bootes

 

C’est en février que débute la guerre des sous-marins à outrance contre les navires de commerce. Les résultats sont spectaculaires, sans néanmoins atteindre les objectifs fixés. En effet, les allemands ne connaissent pas avec précision le tonnage allié.

De plus, rapidement, les britanniques organisent des convois qui privent les allemands de proies faciles.

Le seul grande événement de cette bataille est l’entrée en guerre des USA. Mais malgré le fait que maintenant, les américains participent à l’effort de guerre, le général Pershing veut agir de façon indépendante et n’engagera ses troupes qu’à ce moment là.

 

III.               Vers la paix de Brest-Litovsk

 

La campagne russe de printemps ne voit pas le jour. Les Russe avaient rassemblé pour le 1er mai 62 divisions et de nombreux canons, mais le ravitaillement ne suit pas, le moral chute et il y a 2 millions de déserteurs.

A l’arrière, la situation est encore pire. A Petrograd, il y a une grève générale que les armées repoussent. Le Tsar abdique et est remplacé par un gouvernement libéral. Il n’y aura plus d’opérations tant que ce régime n’aura pas consolidé ses positions. Mais vite, Alexandre Kerenski jugera le contraire.

Il pense ne effet que seule une victoire militaire consolidera son pouvoir. Il ordonne alors à Broussilov d’attaquer  Conrad.

L’offensive débute le 18 juin et connaît un bref succès. Mais les allemands interviennent et massacrent les troupes russes. En trois semaines, c’est la fin.

Les allemands attaquent le flanc droit et vite Riga tombe. Le moral chute, Kornilov remplace Broussilov mais l’armée se retourne contre le gouvernement.

Rapidement, le gouvernement Kerenski tombe et le pouvoir passe aux Bolcheviks. La paix sera signée à Brest Litovsk l’année suivante. Les russes pensaient que les soldats allemands allaient les suivre et déposer les armes. Mais il y aura encore une année de guerre.

 

IV.              L’offensive du Chemin des Dames

 

La situation en France est incertaine. Même si les français sont loin de la révolution, les soldats doutent. De plus, l’entrée en guerre des USA a un effet négatif. En effet, les soldats se rendent compte que la guerre va encore durer. Même si la défaite est encore loin, les français pourraient encore connaître une année d’échecs. Le sort le prouvera…

 

La grande offensive du Chemin des Dames commença le 9 avril. Les canadiens attaquent la crête de Vimy et les anglais Arras, s’emparant de secteurs clés. L’attaque se fait sur un secteur éloigné des réserves allemandes et où ils sont en infériorité.  Enfin, l’artillerie anglaise a pilonné les allemands efficacement. 

Mais cette avance ne pourra pas être transformée en percée. La cavalerie est mal équipée et l’artillerie met du temps à s’ébranler. A ce moment, on se bat pied à pied et les pertes sont lourdes sans gains importants.

 

Le 16 avril commence réellement l’offensive.  Nivelle prévoyait la rupture du front en 48 heures, sans quoi l’opération serait annulée. Mais rien ne pouvait permettre une telle avance. Les allemands opposent des défenses en contre pente et bien occupées.

L’avance devient très lente et coûteuse. C’est alors que le moral s’effondre. Après l’enthousiasme des promesses de Nivelle vient la déception. Très rapidement, Nivelle est remplacé par Pétain. Son arrivée au commandement suprême coïncide avec les actes de « désobéissance collective ». Les mutineries toucheront 68 divisions sur 112, notamment celles sur le front.

Il y aura 52 exécutions, nombre assez réduit, mais on avait peur qu’un bain de sang ne décourage encore plus les hommes et les fasse douter de leur commandement.

Il est certain qu’aucune autre opération d’envergure n’est envisageable. Seuls les britanniques auront la main libre…

 

V.                 Une nouvelle  bataille d’Ypres

 

Le désastre du Chemin des Dames a de nombreuses répercussions. Tout d’abord, Lloyd George a en charge  l’initiative stratégique. C’est la fin du commandement de l’armée britannique par un français. De son côté Haig a redoré son blason. Il voudrait une offensive sur Ypres.

Il est maintenant certain que les vastes offensives sont vouées à l’échec. Au contraire, il faudrait des offensives limitées, comme la contre attaque de Verdun ou l’attaque britannique sur Vimy en avril 1917.

Des attaques ne dépassant pas la portée de l’artillerie ne permettront pas de victoire stratégique mais des gains sensible et économes en vies humaines.

 

Après l’échec de Nivelle, la proposition de Haig est acceptée. Lloyd George aurait préféré une campagne en Italie ou contre les Turcs. Il ne lui restera finalement q’à se rallier sans enthousiasme aux politiques britanniques.

 

L’armée lance alors sa grande offensive de 1917, la troisième bataille d’Ypres. Dès 1915, Plumer avait placé des mines sous les positions allemandes, soit 500 tonnes de TNT. Associées à l’artillerie, la crête de Messines est rapidement prise le 7 juin. S’en suit uen pause qui permet aux allemands de renforcer leur position. Le 31 juillet, l’attaque reprend et est incertaine. Le bombardement permet à l’infanterie d’avancer, sauf au plateau de Ghuluvelt, indispensable pour progresser vers la côte belge. Le général Hubert Gought es t            alors remplacé par Plumer au commandement de l’opération.

Fin septembre, il attaque sur la route de Menin, le bois du Polygone et Broodseinde. Ces attaques illustrent la stratégie du coup par coup : l’artillerie appuie l’infanterie sur un kilomètres au fur et à mesure qu’elle avance. Une fois l’objectif atteint, l’artillerie écrase la contre attaque allemande. Le front est alors dispersé et balayé.

Mais les gains sont de 3 kilomètres maximum. De plus, le mauvais temps approche et le combat devient inutile pour une crête de Passchendaele sans valeur stratégique.

En 1918, les allemands reprendront le terrain perdu en 3 jours.

 

VI.              La bataille de Cambrai

 

La bataille d’Ypres marque la fin des opérations de 1917. Mais Haig veut se rattraper et décide d’attaquer près de Cambrai. Il y rassemble troupes, artillerie et surtout chars dans le plus grand secret. Mais après le lourdes pertes subies en Flandres, il n’a plus de réserves. Ce problème permet la surprise mais empêche l’exploitation.

Mais il y a une nouveauté : l’emploi de télémètres acoustiques pour repérer l’artillerie ennemie. Cela permet d’éviter les tirs d’essai.

L’offensive débute, appuyée par 400 tanks, et progresse très vite. Mais comme chez les russes, les allemands envoient des renforts, stabilisent le front et  contre-attaquent sur la ligne trop étendue des anglais.

Cette opération révolta les soldats anglais, comme déjà les soldats français.

 

VII.            Caporetto

 

Fin 1917, les allemands lancent une violente offensive contre les italiens. Ces derniers sont étonnés car pensaient que les français et les anglais occuperaient les allemands.

En effet, contre les Austro-Hongrois, ils ont gagné les 10e et 11e batailles de l’Isonzo mais ont eu de lourdes pertes.

A la fin de l’année, Cadorna informa les alliés qu’il ne tentera pas de nouvelles offensives.

A la bataille de Caporetto, les italiens perdent 300000 morts et 750000 blessés et reculent de 160 kilomètres. Les italiens se regroupent sur la Piave, renforcés par des anglais et des français.

A cause de Cambrai, les allemands arrêtent l’offensive, tandis que le italiens sont hors course. Ils attendront un changement radical pour reprendre le combat.

 

 

 

VIII.         Bilan d’une année

 

Au cours de cette année, l’Allemagne est restée sur la défensive dans le but d’accumuler des ressources. Pendant ce temps, la Russie se retirait du conflit. Ainsi la guerre pour l’Allemagne ne se fera que sur un front.

Mais les pertes sont quand même très lourdes.

La guerre navale n’a servi qu’à entraîner les USA dans la guerre, ce qui modifie radicalement le rapport des forces.  Les anglais ont maintenant rattrapé leur retard en armement lourd.

Il y a néanmoins un facteur négatif pour les alliés, en plus du  retrait de la Russie, c’est le gaspillage humain et l’amoindrissement des ressources humaines.