Au début 1915, la guerre de position est solidement installée mais elle s’oppose à une victoire rapide. De plus, si il n’y a pas victoire rapide,  il y aura une remise ne question de l’intérieur, qui pourra conduire à la fin des régimes. Dans le cas des démocraties,  il faut reconquérir le terrain perdu à tout prix.

Mais une question se pose : comment reprendre l’offensive ?

 

Falkenhayn est partisan d’une attaque à l’ouest, d’où la victoire doit venir. Mais Hindenburg et Ludendorff font valoir auprès du Kaiser leurs succès contre les Russes. En revanche, les autrichiens pourraient ne pas résister dans las carpates. Falkenhayn ne peut négliger le front oriental, malgré la confiance de Conrad. En revanche 120000 de ses hommes sont encerclés par les Russes à Przemysl et les russes préparent une nouvelle offensive.

Mais ils les prendront de vitesse …

 

LE FRONT DE L’EST

 

Début 1915, les allemands sont à 100 divisions contre 110 à l’Est et 80 contre 83 à l’Est. Ainsi, la majeure partie des effectifs et des armes sont à l’ouest. De ce fait, il n’y aura pas de véritable guerre de tranchées à l’est. Il manque les troupes pour tenir un front solide et continu. Les routes et les chemins de fer font défaut à l’est ne permettent pas le rapide mouvement de moyens roulants.

Malgré un élan initial, les russes stoppent les allemands. Il y a de nombreux engagements mais les grandes distances font que les résultats sont les mêmes.

En revanche, il y a un très grand fossé entre allemands et russes. En effet, les allemands ont plus d’armes et un meilleur commandement, et surtout font meilleur usage de leurs réserves. Mais l’armée autrichienne est égale sur le papier à l’armée russe, mais cette dernière a un plus vaste réservoir humain et une meilleure cohésion. C’est pourquoi elle engrange des victoires initialement. Si elles n’ont pas d’aide extérieure elles seront vaincues. Heureusement pour eux, les armées allemandes sont là…

 

Le 23 janvier 1915 commence la campagne des Carpates, Conrad atteint rapidement Przemysl, mais le froid et la neige empêchera le ravitaillement des troupes et les pertes seront nombreuses. De janvier à mars, les Russes attaquent deux fois et les autrichiens une fois. Toutes les offensives sont des échecs. Il y aura 400000 morts et 120000 prisonniers à la chute de la ville.

A partir de ce moment, l’armée autrichienne ne peut plus faire seule des offensives.

Mais Hindenburg et Ludendorff attaquent au nord, malgré le mauvais temps et font un bond de 150 km. Mais au sud, les résultats sont moins bons et la 12e armée russe résiste. Mais les russes perdent 200000 hommes. 

Malgré ces victoires, il faut encore envoyer des hommes en Autriche, qui a perdu 2000000 d’hommes.

Une 11e armée est formée, sous August von Mackensen et massée en secret entre Gorlice et Tarnow. Ces 18 divisions doivent désorganiser les armées russes. 10 divisions allemandes portent le coup principal tandis que 8 autrichiennes tiennent les flancs.

En face, il y a moins de 6 divisions russes.

Durant 4 heures le 2 mai, l’artillerie pilonne les russes et le soir, la percée atteint 10 kilomètres. Mi-mai, l’avance est de 160 kilomètres et le 3 juin, Przemysl est reprise. Le 20, les russes ordonnent l’évacuation de la Galicie.  Fin juin, Mackensen traverse le Dniepr et  le 12 juillet, Hindenburg attaque au nord, prenant Varsovie le 5 août.

Les allemands ont ainsi progressé de 500 kilomètres. Mais une fois de plus, le ravitaillement ne suit pas. C’est l’inverse chez les Russes : les lignes de ravitaillement diminuent et les troupes fraîches arrivent plus vite sur le front. Une autre offensive en Courlande de Ludendorff n’a que peu d’effet. La Courlande et Vilna sont tombées mais Riga est encore loin.

La plus grande victoire allemande de la guerre eut lieu à Gorlice-Tarnow. Les Russes laissent 850000 prisonniers et un millions de morts et blessés, en plus de 3000 canons.

M^me si la victoire est loin, le front russe n’est plus un danger…

 

LA GUERRE EN ITALIE

 

Pendant ce temps, l’Italie a déclaré la guerre à l’Autriche hongrie. En effet,  la peur d’un blocus maritime et la dépendance en charbon la fera basculer dans le camp allié. De plus, l’Italie revendique des terres en Autriche-Hongrie et Turquie.

Mais elle est mal équipée pour la guerre et la configuration du terrain joue contre eux.

Le général italien Luigi Cadorna décida d’attaquer sur l’Isonzo, avec une supériorité en matériel et homme. Mais c’est encore insuffisant et ils perdent 125000 hommes contre 100000 autrichiens.

 

DANS LES BALKANS

 

Même si l’Italie ne peut immédiatement détruire l’Autriche-Hongrie, la position de cette dernière reste périlleuse.  La Turquie de son côté est aussi menacée. C’est pourquoi, l’Allemagne envoie 11 divisions sous Mackensen . Le  commandement devait être commun mais en réalité, les forces allemandes seront en première ligne et Mackensen commandera le tout.  

De plus, pour atteindre la Turquie, Falkenhayn arrive à obtenir l’aide de la Bulgarie en lui promettant les terres perdues au cours de la seconde guerre balkanique.  Mackensen voulait pendre les Serbes entre trois tenailles. Les allemands et les austro-hongrois seront au nord et les Bulgares au sud.

Le 7 octobre, tout commence, mais les serbes opposent une résistance acharnée, connaissant bien le terrain et le ravitaillement allemand arrive mal. De plus, les forces de Conrad et les armées Bulgares avancent avec lenteur et ont du mal à suivre.  Finalement, les serbes reculent  jusqu’à l’Adriatique où les alliés les évacuent sur l’île de Corfou.

Le 5 octobre, à l’invitation des grecs, les alliés débarquent à Salonique. Mais les Bulgares tiennent les montagnes et les Serbes sont virtuellement détruits. Enfin, un bouleversement politique pousse les grecs à un régime neutraliste.

Les français ne partent néanmoins pas et resteront là jusqu’à la fin de la guerre. Mais du fait que la France est amputée de nombreux territoires et du fait de la proximité des allemands des ports importants du nord, on ne peut se permettre de disperser les forces.

Churchill, remarqua la puissance de la stratégie défensive et proposa d’attaquer sur d’autres fronts. Leur but était d’éviter des pertes inutiles. Ils faudrait attaquer dans les Balkans. Mais l’Angleterre n’a pas les moyens de faire seule cette opération et le commandement des forces alliés en 1915 revient à Joffre.

 

LE FRONT OCCIDENTAL

 

Joffre n’a toujours pas mis au point le plan qui permettra de libérer la France. Mais malgré l’effort de ses troupes pour percer le front, ses opérations sont des échecs sanglants.

Le 10 mars, les anglais attaquent seuls sur la crête d’Aubers pour progresser sur Neuve Chapelle. Grâce à une préparation d’artillerie, le début de l’offensive est un succès. Mais par la suite, du fait du manque d’appui de l’artillerie, l’offensive ne progressera plus.  Ce succès est minime mais donnera des leçons. A l’avenir les offensives seront précédées d’un déluge de feu.

Pour les allemands le problème est le même : comment réduire la pression défensive ennemie. C’est pourquoi ils allaient expérimenter les gaz de combat …

Le 22 avril, à Ypres, les allemands asphyxient les français puis les canadiens. Ils utilisaient des bidons remplis de gaz et les lâchaient au vent.  Mais de peur qu’un bombardement allié ne touche une forte concentration de bidons, il n’y en avait pas assez pour exploiter l’avantage. On pensait d’ailleurs que les alliées n’auraient pas de riposte suffisante.

De peur, les français reculent, mais vite apparaissent les premiers masques à gaz, qui se perfectionneront au cours de la guerre.

Ainsi, le front d’Ypres se stabilisera sans gains notables de territoires.

Bientôt Joffre décida une attaque sur la crête de Vimy et Arras, en Artois. Avec plus de 1000 canons et 13 divisions, les français espèrent percer le front et utiliser la cavalerie pour couper le ravitaillement allemand. Ainsi le front serait disloqué. De plus, le front allemand est dégarni, constitué uniquement  de deux lignes de tranchées occupées par 4 divisions.

Le 9 mai le bombardement commence,  et dure jusqu’au 16. Les lignes allemandes  sont une à une martelées. L’opération prend les allemands au dépourvu et une division atteint la crête de Vimy. Mais les marocains subissent de lourdes pertes dues à l’artillerie allemande, intacte, et doivent se replier. Au sud de Vimy, le front se stabilise. En mai, d’autres attaques sont des échecs, et n’obtiennent que de piètres résultats.

Joffre perd 100000 hommes pour 60000 allemands.

Mais il est encore confiant.

En automne, Joffre décide une offensive en Champagne et Artois avec pour but les chemins de fer et les voies de communications à 100 kilomètres en arrière du front.

On rassemble 18 divisions et 700 canons lourds, plus 5divisions britanniques avec 420canons lourds. En arrière des réserves et de la cavalerie. De leur coté, les allemands alignent 7 divisions en Champagne et 6 en Artois. Mais leurs défenses sont solides…

Tout d’abord les français progressent mais vite sont arrêtés sur la seconde ligne allemande. Bientôt, trois nouvelles divisions allemandes arrivent et donnent un coup d’arrêt à l’offensive. Malgré de nouveaux bombardements, le front se stabilise une fois de plus.

En Artois, tout est un échec. Les bombardements sont mal dirigés et les troupes se heurtent à des défenses intactes. Les anglais prennent ensuite la première ligne mais deux divisions sont exterminées dans une autre offensive. Le commandant anglais, French, est alors remplacé par Haig, chef de la 1e armée.

Joffre aura perdu 200000 hommes contre 85000 allemands. Les gains son de 20 kilomètres sur 2 kilomètres de profondeur.

 

Ainsi, les succès des allemands ne sont pas partagés chez les alliés. Leurs offensives sont des échecs et l’entrée en guerre de l’Italie ne changea rien au cours de l’année. Les Serbes ont été écrasés  et les troupes alliés sur ce front n’ont servi à rien qu’à affaiblir plus le front de France. 

Mais d’un autre côté, les offensives allemandes n’ont pas atteint le but qu’elles devaient : abattre la France.

L’Autriche Hongrie est en crise mais on ne peut exploiter cette faiblesse.

 

Enfin, le Royaume Uni reste maître de l’océan ce qui lui permet de s’approvisionner  en Amérique. De plus, la mobilisation en France et en Russie devient plus forte …