Premier chapitre

Les conséquences de la seconde guerre mondiale

 

C’est le 2 septembre 1945 que s’acheva la seconde guerre mondiale. Pour la première fois au cours de l’histoire de l’humanité, il y aura 60 millions de morts, dont la moitié de civils. Le monde est entièrement redessiné, l’ Europe est industriellement détruite, au profit des Etats Unis. De plus, avec l’arme nucléaire, il y a un profond traumatisme moral, pour la première fois, le monde est capable de s’autodétruire…

Mais il y a aussi un profond espoir de renouveau, avec la création de l’ONU et la chute des états fascistes.

Mais très vite, les alliés soviétiques et américains deviendront adversaires. En 1946, Churchill parle de rideau de fer et en 1947 commença réellement la guerre froide.

 

I.                    Bilan

I.1. Près de 60 millions de morts

Pendant la seconde guerre mondiale, il y eut 6 fois plus de morts qu’en 1914/18, mais surtout, il y eut de nombreuses victimes civiles. On peut d’ailleurs remarquer que les victimes civiles touchent à certains groupes ethniques et religieux. De même, l’URSS devait être colonisé, les nazis avaient d’ailleurs prévu de tuer 30 millions de russes et de réduire les autres en esclavage. Cette guerre a été une guerre idéologique.

En revanche, certains pays n’ont pas eu ou presque de victimes civiles, c’est le cas des Etats Unis ou du Canada. En effet, ces pays n’ont pas été occupés, à contrario de l’Europe. C’est pourquoi, le 11 septembre, les Etats Unis ont été touchés pour la première fois de manière importante sur leur sol.

Les pertes sont énormes, entre 22 et 26 millions de morts pour l’URSS, soit 14% de la population, 14 millions de morts pour la Chine, 7 millions pour l’Allemagne.

La Pologne paye un lourd tribut, avec 18% de sa population, majoritairement des civils dont de nombreux juifs.

D’ailleurs, en 1959, l’URSS compte 4 hommes pour 7 femmes. Conséquence de tout cela, il y aura un  déséquilibre des sexes et des classes creuses, en URSS comme dans les autres pays.

Cette guerre « innove » sur de nombreux points. Tout d’abord, il n’y a plus de distinction entre le front et l’arrière. Ensuite, tous les belligérants ont pratiqué des bombardements stratégiques. Au début les allemands bombardèrent Rotterdam ou Londres. Plus tard, des bombardements américains firent par exemple à Dresde, le 8 février 1945 135000 morts. De même, à Hiroshima, il y aura de nombreuses victimes.

Un autre aspect important concerne  la sous alimentation et les épidémies, par exemple la tuberculose. En effet rien qu’à Leningrad, il y aura 700000 morts. Au pays Bas, au cours de l’hiver 1945/1946, il y aura 26000 morts. De plus 90% des prisonniers soviétiques mourront, notamment de faim. Varsovie, pillée est aussi la proie de la famine.

Enfin, la guerre civile entre serbes et croates fera 1 million de morts, tandis que les allemands ou les japonais ( en Chine notamment ) massacreront des civils ( par exemple  à Oradour sur Glane).

            I.2. Des destructions matérielles considérables

En Allemagne, après la guerre, 70% des villes sont détruites. En URSS, des centaines de villes ou de villages sont réduits à l’état de cendres, notamment à cause de la stratégie de la terre brûlée adoptée par les russes et des destructions systématiques de la Wehrmacht. D’ailleurs, l’URSS compte 50% des destructions mondiales, pendant la guerre et un tiers du cheptel a disparu. En Pologne, Varsovie a été entièrement détruite par les allemands, du fait des différents soulèvements populaires et du pillage systématique par les Nazis. D’autres villes comme Coventry ou Dresde n’ont pas été épargnées.

Le japon est également en cendres et dépend des américains pour son ravitaillement. Tous les grands centres industriels, dont Tokyo, sont détruits tandis que Hiroshima et Nagasaki ont subi le feu nucléaire.

Dans toute l’Europe, le potentiel économique a été réduit de moitié. Le PNB du Japon et de l’Allemagne a été réduit de 70%, tandis que celui de la France a diminué de 46%.

Les états sont ruinés sur le plan financier, et sont endettés envers les Etats Unis. Les conditions de vie sont dramatiques, il y a des famines et le rationnement par ticket durera en France jusqu’en 1948.

D’n autre côté, 30 millions d’Européens ont été déplacés à cause des modifications de frontière, où fuirent l’avance de l’armée rouge. 13 millions d’Allemands fuient. En parallèle,  7 millions de japonais fuient  depuis la Mandchourie, la Corée ou Taiwan. Souvent faute de « patrie définie », il attendront dans des camps.

Il y aura de nombreux sans abris (8 millions en Allemagne). Le marché noir et l’inflation accentuent encore la misère. 

Il y aura des modifications territoriales. En effet Staline récupéra la frontière des tzars, en déplaçant la frontière de 200 kilomètres  à l’ouest. L’URSS engloba alors la Biélorussie et les Etats Baltes et s’ouvrit encore plus  sur la Baltique.

 

II.                 Un monde moralement traumatisé

1.      les effets de la brutalisation

Ce mot, issu de l’anglais brutalization, a été inventé par l’anglais G. Mosse pour expliquer un processus qui a rendu les hommes plus sauvages, après les deux guerres.

Selon lui, la guerre entraîne une banalisation de la mort, pour des soldats confrontés à la mort de masse. Ils ne reprennent plus une psychologie normale, ce qui explique l’emploi de moyens de destruction massives jusqu’alors interdits.

Des hommes « normaux » sont intégrés à des Einsatzgruppen et la science sert la barbarie. Ainsi, le Zyklon B des chambres à gaz ou les expériences scientifiques atroces.

Tout cela a conduit à l’émergence d’une culture de guerre, les normes de la vie de tous les jours sont abolis, tuer devient un acte de bravoure. Il y a une action psychologique visant à déshumaniser l’ennemi. D’où les discours racistes des allemands.

Dans le même registre, on peut parler du génocide du Rwanda.

Enfin, il y a le problème de la responsabilité collective de l’Allemagne, des millions de personnes sont interrogées pour dénazifier le pays, certains sont privés de leurs droits civiques. Mais il est difficile de les condamner.

Certains responsables pourront fuir.

 

 

2.      La découverte du système concentrationnaire et de la Shoah

 

Après la libération des camps, les documentaires sur les camps de concentration passent en boucle dans les cinémas. On parle d’ailleurs des camps de la mort sans faire la distinction entre camps de concentration et camps d’extermination. Il faudra attendre le procès Eichmann pour que tout change et que la Shoah entre dans les consciences. Eichmann était responsable de l’organisation industrielle  de l’extermination. C’était donc une mécanique INDUSTRIELLE.

Voir en annexe les détails de son enlèvement par les israéliens.

La découverte des camps plonge l’Europe dans une atmosphère de désespoir.

Le tribunal de Nuremberg est une grande première. En effet, les vainqueurs jugent les vaincus

Ø      c’est la justice des vainqueurs

Au cours de ce procès on inventa plusieurs nouvelles notions, comme le crime contre l’humanité. Le crime de guerre concerne les infractions aux règles de la guerre tandis que le crime contre l’humanité est un synonyme de génocide. On reproche aux hommes  d’être nés. De plus, on parle de la participation de Vichy. Les inculpés du procès sont de nature diverse, militaires, politiques, fonctionnaires du régime … Il y a une gradation des crimes, certains seront pendus, d’autres acquittés. Goering se suicidera dans sa cellule, tandis que Hess sera emprisonné à Spandow. 

Mais beaucoup échapperont au jugement, puisqu’ils auront fui ou seront utilisés par les servies spéciaux des deux blocs.

Voir procès Papon.

Le crime contre l’humanité est imprescriptible, tout comme les droits de l’homme.

En 1948 est publiée la déclaration universelle des droits de l’homme. Il y a maintenant un droit international même pour les chefs d’état.

Les accusés sont inculpés individuellement, car leur défense consistait à dire qu’ils ont obéi aux ordres.  Ils auraient du désobéir.

Pour finir, la dénazification est le fait des alliés et non des allemands. Beaucoup d’allemands seront interrogés, privés de leurs droits civiques  puis relâchés faute de chef d’inculpation.

Au Japon, les soldats Japonais seront aussi jugés.

 

3.      Une interrogation sur l’ « espèce humaine ».

 

Le traumatisme de la guerre conduit à une réflexion psychologique. Voir C. Anthelme et son livre « l’espèce humaine ».

Il n’est pas facile de raconter ce que l’on a vécu pendant la guerre, amis si on ne transmet pas son expérience, elle sera perdue. C’est pourquoi il a écrit son livre.

Une autre question est : « Peut-on croire en Dieu après Auschwitz ». Il n’y a pas de réponse simple. Enfin, on s’interroge sur le rôle des scientifiques dans la création d’armes de destructions massives. Il y un côté de fierté et un coté de honte quand au projet Manhattan.

Truman a dit que le  jour d’Hiroshima est « le plus grand  jour de l’histoire de l’humanité ».

Pour Camus, l’humanité est en péril.

Ø      risque se suicide potentiel

Ø      hiver nucléaire …

« Il va falloir choisir, dans un avenir plus ou moins proche,  entre le suicide collectif ou l’utilisation intelligente des conquêtes scientifiques ».

 

III.               Un monde reconstruit pas les vainqueurs

1.      La reconstruction économique

 

En 19’6, en plus de la question de la reconstruction, on se demande comment on est arrivé à la guerre. On a rapidement compris le rôle joué par la crise de 1929.

Il faut donc reconstruire l »humanité de telle manière que ça ne se reproduise pas, pour envenimer la montée des fascistes.

Il faut trouver des moyens de régulation pur qu’il n’y ait plus de crise du capitalisme.

C’est pourquoi en 1944, les 44 pays les plus puissants du globe se retrouvent à Bretton Wood. Leur objectif  c’est créer un nouveau système monétaire international, un SMI.

Ø      les monnaies vont être gagées sur l’or ou sur une monnaie convertie en or : le dollar.

Ø      Le dollar est donc la nouvelle monnaie de référence

Ø      Chaque monnaie a une parité fixe, c’est çà dire que son cours ne peut changer brutalement.

 

De plus, on va créer des institutions :

-         FMI : fond monétaire international. Chaque pays cotise, pour aider un pays en difficulté.

-         La BIRD : Banque internationale pour la reconstruction et le développement.  Cet organisme doit veiller à ce que les décisions de Bretton Wood soient appliquées.

Tous ces organismes sont installés aux USA, qui ont 75% des réserves d’or mondiales. Ainsi, les US appuient leur domination sur leur zone d’influence.

Mais pour que cette guerre soit la dernière, on a aussi créé l’ONU…

 

2.      L’ONU, espoir de la paix

 

Cette organisation es tune idée américaine chère à Roosevelt, à laquelle Churchill s’associe.  La décision de crée l’ONU date de la conférence de San Francisco, en Avril-Mai 1945.

L’ONU émet des recommandations. Un de ses organes primordiaux est le conseil de sécurité. Il y a 5 membres principaux qui ont un droit de veto et 6 membres non permanents élus pour 2 ans.

Ce conseil s’occupe de toute question qui pourrait mettre en péril la paix dans l monde. Il peut néanmoins prendre des sanctions économiques et déclarer la guerre. Il a les casques bleus et les embargos comme arme.

Il y a aussi une cour de justice internationale à La Haye aux Pays Bas qui est un outil de maintien de ma déclaration universelle des droits de l’homme.

Dans cette déclaration, il y a de nouveaux droits :

-         droit à la protection sociale

-         droit à la culture

-         droit au travail

§       l’état doit donner aux sans emplois les moyens de subsister

§       indemnités

Mais tous les pays ne l’appliquent pas.

 

3.      Le sort des vaincus

 

Le sort des pays vaincus est décidé au cours de deux conférences, celles de Yalta et celle de Postdam. A ce moment, la France n’est pas encore au banc des vainqueurs.

Ils veulent régler la fin de la guerre.

A Yalta, Roosevelt obtient de l’URSS une guerre contre le Japon et Churchill obtient que la France ait une zone d’occupation.

Mais Staline, dont l’armée est toute puissante ne s’engage pas sur les frontières.

A Postdam, Staline, Truman et  Attlee fixent le sort de l’Allemagne. Mais l’alliance se fissure et ils ne sont d’accord que sur le fait que l’Allemagne doit payer des réparations et sur les 3D :

Allemagne démilitarisée et désarmée, décentralisée (Länder)  et dénazifiée (Nuremberg).

Ils y a le problème des zones d’occupation et des frontières de l’URSS et de la Pologne.

 

4.      Un nouveau rapport de forces entre les puissances

 

Comme en 1918, l’Europe s’efface de plus en plus, au profit des USA. La France et la Grande Bretagne deviennent des puissances secondaires et leurs colonies commencent à douter. Ils sont ruinés et endettés. Le 8 mai 1945 il y a des massacres en Algérie. Les mouvements nationalistes sont renforcés.

Le Japon perd également son statut de grande puissance, il est occupé par les américains, est démocratisé, démilitarisé et passe sous l’aire d’influence des USA.

Il y a deux grandes puissances :

-         Les Etats Unis qui ont 75% du stock d’or, 50% de la production mondiale et l’arme atomique.

-         L’URSS apparaît comme le grand vainqueur de la guerre, en effet, le drapeau rouge flotte sur le Reichstag et le PCF se fait passer pour le seul grand mouvement de résistance. De plus, « aucune armée au monde, même la plus puissante ne pourrait résister à 10 millions de russes soutenus par la machine de guerre soviétique ».

C’est l’avancée des armées qui fixera les frontières. A l’est , les communistes s’emparent du pouvoir. Mais la Yougoslavie a été libérée par Tito et la Tchécoslovaquie fait exception.

E Grèce il y aura une guerre civile jusqu’en 1947.

En 1946, Churchill dans son discours de Fulton, parle de « Rideau de fer ».

Le monde vient d’entrer dans la guerre froide.